Hop hop Hope !

Nous avons (enfin !) eu notre rendez-vous avec Hope – Dr Espoir. Elle est comme on s’y attendait et tout s’est passé comme on nous l’avait prédit : sympathique et directe pour une rencontre efficace et constructive. Ça secoue, ça décoiffe, ça fait du bien et du mal en même temps, ça fait un peu peur aussi pour la suite. Mais ça donne l’impression qu’enfin, on avance. Un beau melting-pot de sentiments qui nous a laissés le soir venu le cerveau en ébullition.

Avant de lui glisser notre dossier déjà bien épais, je lui ai expliqué la situation : nos essayons de faire un enfant depuis trois ans et avons fait six stimulations simples, cinq IAC et deux FIV. On voudrait un deuxième avis avant de lancer la troisième. On nous a parlé tour à tour d’ovaires à tendance polykystique et d’infertilité inexpliquée.
Voilà. Trois phrases pour résumer trois ans de notre vie. Ça fait drôle que tout tienne en si peu de mots.

Ensemble, nous avons détaillé les choses : notre mode de vie, notre historique santé, notre patrimoine santé. « Vous êtes terriblement normaux tous les deux ! » lance-t-elle en rigolant. Si tu savais. Monsieur et Madame Parfait, c’est nous.
Puis on est passés à la partie PMA : nos examens et nos tentatives. Elle a pioché les infos dans nos mille et une feuilles et noté tout ce qui l’intéressait sur une seule page. La Reine de la note de synthèse.
– Bon déjà, vous avez eu un suivi cohérent. Le bilan de fertilité est complet et au vu des résultats c’est normal qu’on vous ait fait faire des stim, puis des IAC, puis des FIV. Si je vous avais eu en première intention j’aurai sans doute fait pareils. En fait c’est vos FIV qui nous éclairent vraiment. C’est seulement à partir de là qu’on comprend qu’il y a un vrai problème, et que tout ce qu’on vous a fait avant n’avait sans doute aucune chance d’aboutir. Sauf qu’on ne pouvait pas le savoir.
– Oui d’ailleurs après nos IAC notre médecin nous avait dit que la FIV1 serait peut-être une FIV diagnostique…
– Oui c’est exactement ça. Et vous nous avez fait une belle FIV d’OPK ! Des tas de follicules qui donnent des ovocytes pourris et des embryons encore plus pourris (oui oui, elle a bien dit pourris. Autant pour le beaux de mon ex-centre…). On va commencer par investiguer de ce côté là d’ailleurs : on va vous faire un vrai bilan hormonal hyper détaillé et en fonction de ce qu’on trouvera, on vous fera une stim sur mesure pour la FIV3. Je suis pas spécialiste, alors je vais travailler en binôme avec une endocrinologue. D’ailleurs je vais l’appeler tout de suite pour savoir quels examens vous prescrire. C’est une super pointe vous verrez, elle est hyper calée dans son domaine. Des comme ça il faut en avoir dans ses amies !
Et la voilà qui glousse au téléphone avec sa copine endocrino. Elles échangent des chiffres et des mots compliqués en se marrant comme des baleines. Je me dis que ces deux là font une sacrée paire et je me sens (enfin) entre de bonnes mains. Je me demande aussi vaguement comment on a pu passer de « votre dossier est léger » à « vous avez besoin d’une des meilleures spécialistes de France ».

Elle reprend : on ne va pas se mentir, c’est vrai qu’il y a sans doute quelque chose au niveau de vos hormones et de cette tendance polykystique. Mais je ne peux pas vous affirmer que le problème vient de là à 100% ; je ne peux pas écarter la piste génétique. Quand les embryons sont moches comme ça à J2, on est forcé de s’interroger. Donc on va aussi travailler en binôme avec une biologiste, et vous faire à tous les deux un caryotype. Sachant que là, si on trouve quelque chose, il va falloir que vous soyez bien accrochés : ça peut sonner la fin du parcours classique et une réflexion à entamer sur le don d’ovocytes ou le don d’embryons.
Gloups. J’ai jamais eu autant envie d’avoir « simplement » des ovaires polykystiques, moi…

Donc au final :
– on refait tous les deux un bilan classique de fertilité (spermogramme, prises de sang et écho J3, histoire de se remettre à jour…)
– on fait tous les deux un caryotype (prise de sang) pour rechercher une anomalie génétique (re-gloups) ; on prend rendez-vous avec la biologiste qui nous expliquera ce qu’il en ressort
– je fais un bilan hormonal spécial OPK (prise de sang) ; je prends rendez-vous avec l’endocrino qui m’expliquera ce qu’il en ressort
– on revoit Hope après tout ça et on organise avec elle ce qui est envisageable (FIV3, FIVdo, FIVrien-du-tout…)

Et moralement ? Ben moralement ça va.
Aussi bizarre que ça puisse paraître, on a rigolé plusieurs fois au cours du rendez-vous. Les trois mois de pause depuis la fin de la FIV2 ont été horriblement longs, mais somme toute assez efficaces puisqu’ils m’ont permis de retrouver ma joie de vivre et un semblant d’espoir.
Je suis immensément soulagée qu’enfin quelqu’un nous ait clairement dit « oui il y a un problème et on va chercher lequel ». A force qu’on me répète « votre dossier est léger », « vous n’êtes même pas une vraie OPK » j’avais l’impression d’être complètement folle et parano. Alors qu’en fait j’avais raison. Nos FIV ont bien été foireuses (contrairement à ce que nous affirmait notre ancien centre…). On va chercher à comprendre pourquoi et explorer de nouvelles pistes auprès d’une équipe de choc.
Je crois que pour le moment je ne réalise absolument pas qu’un de ces bouts de piste peut signifier la fin de notre parcours de manière définitive. Et je ne tiens pas trop à le réaliser. Une chose à la fois, on verra ça quand on aura nos caryotypes entre les mains…

Tout à la fin, elle nous a posé la traditionnelle question : « Vous m’avez été recommandés par qui ? » … Internet ! Elle a rigolé « Un jour, je découvrirai cette source… ».
Oh, mais la source est multiple… Elle s’appelle Carotte, Gambinou, Kalyz, Charlie, Simone, Ginette, Endolorie et tellement d’autres encore… Ta source, c’est une communauté que je ne remercierai jamais assez.