Blog PMA·FIV 2

Le marathon continue

FIV 2
Lors de ma consultation d’entrante, l’échographiste avait trouvé mes follicules antraux très beaux : « Vous avez un fort potentiel de grossesse » avait-t-il précisé. Cela m’avait fait sourire. Quelque part au fond de moi, une pensée amère était remontée comme une bulle « Voilà deux ans qu’on nous dit que tout est beau et pourtant mon gars, tu vois, j’en suis quand même là… ».
Et malgré tout la seule chose que j’avais eu envie de lui murmurer c’est « Merci, merci de dire ce genre de choses à tes patientes. Elles en ont tellement besoin, surtout quand elles sont aigries de trop de désespoir. Alors s’il te plait, ne t’arrête pas, reste ce bon médecin aux mots doux. Répète-le encore et encore ; c’est si bon d’entendre qu’une grossesse est possible… ».

Notre voisine du dessus inonde régulièrement notre balcon en arrosant ses plantes ; la fumée de cigarettes de celui du dessous nous envahie dès que nous laissons un bout de fenêtre ouverte. Alors Psychoti regarde les annonces immobilières. Il a repéré une toute petite maison dans nos prix. Un micro bout de jardin, pas de voisins au dessus ni en dessous. « Avec un enfant ça irait. Par contre avec des jumeaux, ça serait peut-être un peu juste… ». Je souris. Psychoti a retrouvé l’espoir et se projette. C’est un jeu dangereux auquel je joue timidement avec lui ; et qui nous réchauffe mutuellement le cœur.

La sage-femme compte et recompte mes follicules. C’est qu’il y en a beaucoup ! Les mesures durent longtemps, elle me fait appuyer sur le ventre pour mieux voir. Il y a tant à compter que je finis par m’y perdre. Je retiens qu’ils sont plus ou moins homogènes, et qu’il y en a bien plus que pour la FIV 1. J’espère que la qualité sera au rendez-vous et que la quantité ne me jouera pas des tours. Je verrouille mes angoisses et inquiétudes : mode autruche activé, je me contente de suivre les instructions téléphoniques et continue mon marathon patiemment, de piqûres en rendez-vous de contrôle.

L’infirmière me demande comment je vais à l’occasion d’une énième prise de sang. C’est une vraie question, elle attend une réponse détaillée. Je lui confie dans un soupir : « J’espère qu’on tient le bon bout, quatre semaine d’injections quotidiennes, ça commence à faire long. Et puis, ça y est, ça tiraille dans le ventre, je me sens lourde ». Elle confirme « Ha ça oui, il porte bien son nom le protocole long… Il n’est pas hyper sympa pour ça notre ami le Decapeptyl… Mais je vais vous dire : pour nous aussi il est temps que ça se termine, on en a marre de vous voir traîner par ici ! ». Elle réussit toujours à me faire rire. C’est une de mes infirmières préférées ; alors j’espère que demain, elle sera à nouveau de garde pour me piquer.

21 réflexions au sujet de « Le marathon continue »

Répondre à Clover Annuler la réponse.