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Une semaine ordinaire

FIV
Lundi : je travaille, je travaille, je travaille. La semaine à venir s’annonce chargée, alors je m’avance le plus possible dans mes dossiers. Grâce à la loi du 26 janvier 2016 qui vient modifier l’article L1225-16 du Code du travail*, je vais pouvoir m’absenter pour mes différents rendez-vous PMA sans avoir pour autant à rattraper mes heures. Un confort et privilège immense que m’offre la loi française, et dont j’ai pu bénéficier sans trop de difficultés grâce à la compréhension de ma chef la bonne fée. Malgré tout, mon travail ne va pas se faire tout seul ; donc je bosse, je bosse, je bosse.
Le matin, j’avale mes capsules d’Inofolic et le soir, je fais ma piqûre de Gonal f ; rien de bien nouveau par rapport aux IAC, si ce n’est que la dose a été multipliée par trois. C’est déjà ma quatrième injection, j’ai repris mes vieilles habitudes, une petite routine s’est installée.

Mardi : j’ai rendez-vous avec l’anesthésiste à 10h. On m’a prévenue que je devrai refaire mes étiquettes. J’arrive donc avec un quart d’heure d’avance – et passerai une demi-heure dans la salle d’attente du secrétariat entourée de trois femmes enceintes, un bébé qui chouine et un vieux qui a du oublier de prendre sa douche. Je finis par décrocher mon sésame et monte dans les étages. Re-attente. Il est finalement 11h15 passé quand je vois enfin l’anesthésiste.
Poids, taille, tension, dents (dents ? ha, si jamais ils doivent m’intuber… hum…), questionnaire santé, décharge de responsabilité. Tout est bon, vous êtes parée pour la ponction Mme Psychota. On prend le temps tout de même de me réexpliquer le déroulé de cette journée : je l’ai déjà entendu et lu dix fois, mais je trouve la redite sympa. J’ai besoin d’être rassurée.
J’arrive finalement au boulot à 12h45 ; je mange avec un lance-pierre et file assurer ma tranche de service public. En fin d’après-midi, je remonte à mon bureau et essaie d’avancer sur mes dossiers. Malheureusement, ma petite visite à l’hôpital m’a remis le pied à l’étrier du psychotage. Et ma concentration s’est envolée.
Cuisine, dîner, piqûre, discussion avec Psychoti qui n’est pas au meilleure de sa forme – le contre-coup du weekend est encore là.

Mercredi : premier contrôle folliculaire après cinq jours de stimulation. Je découvre qu’en FIV, nous ne sommes pas traitées tout à fait de la même manière qu’en IAC ; j’ai l’impression d’être une VIP. Non pas que je passe devant tout le monde (ce serait trop beau), mais les infirmières sont encore plus douces et plus attentionnées, me demandent comment je vais, comment ça se passe, et semblent toutes bien connaître mon dossier.
A l’échographie, on découvre dix follicules, répartis harmonieusement sur mes deux ovaires, et de taille homogène. Ils sont encore petits (entre 9 et 11 mm), mais c’est normal à ce stade de la stimulation. Mon endomètre est déjà à 9 mm ; tout va si bien que j’en ai peur.
Je préviens Psychoti par sms et cours jusqu’au boulot. Je tente de travailler, un œil rivé sur mon téléphone pour guetter l’appel du centre PMA. A 14h53, alors que je suis occupée à renseigner une dame, ça sonne enfin (excusez-moi, c’est important, je dois répondre) : nouveau contrôle folliculaire programmé pour vendredi matin ; en attendant, on continue le Gonal f sur sa lancée et on y ajoute l’Orgalutran jeudi soir. Si tout se poursuit de la sorte, la ponction pourrait avoir lieu en début de semaine prochaine.
Le soir venu, je me pique le cœur léger (mais je reste quand même sur mes gardes en me rappelant la règle d’or de la PMA : rien ne se passe jamais comme prévu).

Jeudi : pas de rendez-vous PMA aujourd’hui, juste un petit passage à la pharmacie pour récupérer mon deuxième stylo de Gonal f (j’ai du mal à croire que j’en ai déjà vidé un entier).
J’essaie de bosser efficacement mais définitivement, ma concentration est aux abonnés absents. Mes ovaires, mon utérus ou je ne sais quoi commencent à peser lourd. Quand je m’assois trop brusquement, je sens comme une onde de choc se répercuter dans le fonds de mon ventre. Je traîne sur Internet entre deux dossiers et (re)lis les épopées FIV des copinautes. Je (re)regarde les statistiques : nombre d’ovocytes ponctionnés en fonction du nombre de follicules aperçus, pourcentages d’embryons survivors, taux de réussite par transfert. Je fais tout ce qu’il est déconseillé de faire – et tout ce que nous faisons toutes.
Tout à coup, mes dix follicules me semblent bien peu nombreux. J’aurai presque envie de doubler en douce les doses de Gonal f ! Je me couche morose, après avoir fait mes deux injections (celle d’Orgalutran est plus que désagréable, ma peau reste rouge et  gonflée là où j’ai piqué).

Vendredi : troisième visite à l’hôpital pour ma deuxième échographie / prise de sang de la semaine. Pour un peu, je claquerai bien la bise au vigile qui fait semblant de regarder dans mon sac chaque matin.
Sur les dix follicules aperçus avant-hier, neuf ont continué à grandir tranquillement (entre 12 et 14 mm), un grand malin n’a rien compris à la règle du jeu et croit qu’il faut être devant les autres (16 mm), et un petit nouveau à la traîne a fait son apparition (9 mm).
« C’est pas mal », me dit-on. Les écrits de la Reine de la PMA me reviennent, quand elle trouvait les médecins français bien pessimistes par rapport à leurs homologues américains. Là-bas on m’aurait sans doute encouragée d’un « Bravo c’est génial, on continue comme ça ! » façon coach sportif.
Et pour la suite ? Et bien on continue les festivités : nouveau contrôle demain matin pour décider si la ponction aura lieu lundi ou mardi (et le transfert – si transfert il y a – mercredi ou jeudi). Très pratique pour Psychoti, qui en ce vendredi soir ne sait absolument pas quel jour il doit poser la semaine prochaine (Psychoti a fait le choix de ne pas parler de la PMA à son travail, et de ne pas bénéficier de la loi – ce que je respecte complètement, c’est une décision personnelle, et tout le monde n’a pas la chance d’avoir une bonne fée pour chef).

C’est moi ou cette semaine traîne en longueur ?


* Article L1125-16 du code du travail :
La salariée bénéficiant d’une assistance médicale à la procréation
dans les conditions prévues au chapitre Ier du titre IV du livre Ier de la deuxième partie du code de la santé publique bénéficie d’une autorisation d’absence pour les actes médicaux nécessaires.

Le conjoint salarié de la femme enceinte ou bénéficiant d’une assistance médicale à la procréation ou la personne salariée liée à elle par un pacte civil de solidarité ou vivant maritalement avec elle bénéficie également d’une autorisation d’absence pour se rendre à trois de ces examens médicaux obligatoires ou de ces actes médicaux nécessaires pour chaque protocole du parcours d’assistance médicale au maximum.

Ces absences n’entraînent aucune diminution de la rémunération et sont assimilées à une période de travail effectif pour la détermination de la durée des congés payés ainsi que pour les droits légaux ou conventionnels acquis par la salariée au titre de son ancienneté dans l’entreprise.

23 réflexions au sujet de « Une semaine ordinaire »

  1. Et ben, que de contrôle, je ne pensais pas qu’il y en avait autant …
    Et euh … ponction lundi? c’est férié, ils le font quand même?
    Et le transfert, c’est à J2, pour le coup, je pensais qu’il y avait plus de délai, comme quoi.
    Bon courage pour la semaine prochaine, je croise les doigts.

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    1. Et oui, on est surveillé comme le lait sur le feu en FIV ! Sinon oui, ils font bien des ponctions lundi férié (j’ai demandé aussi 😉). Et pour le transfert, la biologiste a fixé J2 pour cette 1ere FIV. J’avoue ne pas avoir bien compris les critères qui font qu’on te transfert à J5 ou à J2…

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  2. Ah ben je trouve que c’est bien pour une première stim’ et pour une opkette ! Car les opkette en FIV réservent parfois des surprises. Pas de follicules qui s’affolent, mais que demande le peuple ? C’est parfait !!
    Pas facile de travailler en ayant le regard rivé sur le téléphone, en espérant qu’il sonne et en espérant (surtout !) avoir une bonne nouvelle.
    Dernier contrôle demain et après zou ! J’espère que Psychoti pourras s’arranger au boulot et poser une journée en catastrophe.
    Bon courage Psychota pour ces derniers jours, les ovaires pèsent, ça tire, alors prends bien soin de toi. (j’espère que vous avez prévu des bons bouquins pour la journée de la ponction)
    Des bisous et je croise fort !

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  3. En te lisant, j’arrive à me projeter. Avec une petite boule de stress et d’excitation dans le ventre. C’est trop chouette quand même ! Et si tu ne résistes pas à Google, n’oublie pas que les stats sont meilleures qu’en IAC.
    J’espère que tu psychoteras pas trop ce week-end et qu’après cette semaine à folle allure, tu auras la possibilité de lever le pied pour te reposer avant la ponction. Gros bisous !! 😘

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  4. Et bien, quelle semaine ! Ça me rappelle effectivement ma première FIV… Un contrôle tous les deux jours, les appels l’après-midi, les piqûres le soir… Mais c’est bientôt terminé et j’espère que le contrôle de demain donnera entière satisfaction !
    Gros bisous.

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  5. J’ai fait exactement la même chose que toi il y a 10 jours, nombres follicules avant ponction puis résultats en ovules puis embryons..;) en tout cas tu as le bon chiffre de follicules dans la moyenne (qui est à 9 selon divers sites) ni trop peu ni pas assez. Ça sert à quoi l’ovulgatran, enfin l’injection autre que le Gonal f?

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  6. Jolie stim 😊👍💪
    Bon courage pour les derniers jours et je croise très foooort pour que tout continue à se passer au mieux 🍀🍀🍀
    J’ai l’impression de me voir quelques mois en arrière, c’est vrai que c’est usant tout ces contrôles à gérer en plus du boulot…alors je t’envoie plein de courage et une bonne dose d’énergie (je sais pas si ça passe par le réseau internet mais au cas où.. 😉).
    Et puis, bien sûr je croise pour une très jolie récolte la semaine prochaine 🍀
    Prends soin de toi ❤
    Des bisous 😘

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